dimanche 29 novembre 2015

La promesse de bonheur

Quelle chance ! Aujourd’hui commence l’Avent !
Quelle joie de retrouver cette invitation à accueillir la venue de notre Dieu !
Nous nous proposons de marcher ensemble vers Noël, de préparer cette couronne qui nous aidera à demeurer éveillés.




Une flamme…

Lumière solitaire sur notre œuvre tout juste achevée :
quatre bougies, aux coins du carré du monde créé,
posées sur l’anneau de verdure, cercle parfait du divin.
L’Incarnation va réunir la création au divin.



Nous entrons dans le temps de la longue patience, le temps du long désir.
« Restez éveillés et priez sans cesse » nous dit St Luc aujourd’hui.
Et priez sans cesse est l’expression de notre désir :
« Ton désir, c’est ta prière », écrivait St Augustin.
Que le désir brûle en nous comme cette petite flamme que nous venons d’allumer, avec elle nous veillerons pour accueillir Jésus, notre lumière, Emmanuel dans la nuit.
Que cet Avent soit pour toi, ardent et paisible…


            Rosy

dimanche 22 novembre 2015

Le Seigneur Christ, notre vrai roi



Dans notre monde, où règne peur, violence, voici que l’Eglise aujourd’hui nous invite à célébrer le Christ Roi de l’Univers. Comment sommes-nous invités à le célébrer ? l’Evangile du jour est significatif, il nous montre Jésus livré, traduit devant Pilate. Quelle est sa royauté ? quelle est sa puissance ? Il ne s’impose pas, il n’est pas écrasant, il n’oblige pas à se rallier à lui,… quelle est cette royauté ? comment pouvons-nous suivre un tel roi ?
Nous mettre à son écoute, comme st Benoît nous y invite. Dans le début du prologue, il nous demande de prendre les armes très glorieuses de l’obéissance pour servir le Christ notre vrai Roi. Qui est prêt à obéir à un homme qui va se laisser juger, condamner, crucifier, sans opposer une quelconque violence. Obéir à un tel roi, c’est prendre les mêmes armes que lui : la douceur, l’amour jusqu’au bout, la fidélité au Père jusqu’au bout, jusqu’à donner sa vie pour l’humanité.
Dans notre société bousculée par la violence de ces derniers jours, choisir d’aimer, à l’image de Celui qui est notre Roi, choisir de donner sa vie par amour. Jésus témoignera devant Pilate : je suis né, je suis venu dans le monde, pour rendre témoignage à la vérité, quiconque est de la vérité entend ma voix.
Avec st Benoît nous sommes invités à écouter la voix de Jésus, écouter son témoignage.  La vérité pour nous n’est pas une collection de dogmes auxquels tous devraient se rallier. Elle est une personne, Je suis la vérité avait dit Jésus,  je suis le chemin, la vérité et la vie, plus précisément. Il est vérité en son être profond, car il est uni au Père et témoigne de lui. Une telle vérité ne s’impose pas par les armes, elle se propose, encore et toujours.  Elle se découvre à l’intérieur d’une relation profonde avec le Père, par  le Fils, dans l’Esprit.  Belle fête à tous.


dimanche 15 novembre 2015

Écoute


Depuis le 4 octobre, nous avons posé notre regard sur l’église du monastère, lieu de la prière commune, lieu de la prière personnelle. Je voudrais aujourd’hui vous parler un peu de cette invitation que vous lisez dans le petit cloître juste avant d’entrer dans l’église : Écoute !
C’est le 1er mot de la Règle de Benoît. Il ne dit pas « tais-toi », mais il invite à l’intériorité, à l’écoute du cœur : Écoute, incline l’oreille de ton cœur.
Benoît invite chacun de nous à faire retour en son cœur, à ouvrir son oreille intérieure. Bien sûr, cela peut être difficile d’écouter profondément si nous sommes environnés de bavardages, de bruits divers mais reconnaissons-le, les pires bruits, les plus dérangeants, ne sont-ils pas nos parasites intérieurs ? car tout en étant en silence, nous pouvons vivre avec un sérieux cinéma intérieur, nous pouvons ressasser sans cesse nos pensées.  
Écoute, incline l’oreille de ton cœur. Apprends doucement à faire silence, sans manier la trique à ton égard ou à l’égard d’autrui. La trique mène au silence extérieur, pas au silence intérieur. Si la distraction te guette, laisse les pensées te traverser sans les retenir, comme tu regarderais les voitures passer sur la route sans vouloir les arrêter. Descends en toi. Ouvre-toi. Détache une parole de la liturgie, une seule suffit, et laisse-la parler en toi, se murmurer en toi… Quel écho prend une béatitude par exemple, si tu la laisses s’inviter en ton cœur, se dire, se redire. Si ton cœur est ainsi habité par une parole, tu seras d’autant plus à l’écoute lors de rencontres avec autrui, et tu deviendras silence. Si tu vis dans l’attention du cœur, tes rencontres en seront dynamisées, approfondies, et elles te porteront.
Écoute, incline l’oreille de ton cœur ! Il s’agit de vivre au niveau du cœur. Non point le cœur sentimental, lieu de toute émotion, mais le cœur profond, lieu de la volonté, de l’intelligence, de l’amour profond. Lieu de fidélité, lieu de tout engagement.
Si nous vivons tous à ce niveau d’écoute, nous n’allons pas devenir graves et tristes, que du contraire, mais joyeux, paisibles. Le lieu de l’écoute est lieu de grâce. Nous allons vivre de tout notre être, écouter de tous nos pores, et nous entendrons la feuille qui tombe en cet automne de lumière, nous entendrons le murmure du souffle ténu, qui pour Élie, s’est révélé appel du Seigneur, don du Seigneur, présence offerte. 
Sr Thérèse-Marie

dimanche 8 novembre 2015

Environné de tant de saints (suite)

De retour dans la chapelle et nous nous approchons de chaque vitrail.
Dans l’abside, ce sont des saints locaux qui sont représentés : il s’agit de
-St Bérégise, fondateur de la première communauté religieuse à Saint-Hubert, quand la cité s’appelait encore Andage, au début du VIII°s,
-St Remacle, fondateur des Abbayes de Stavelot et Malmédy,
-St Hubert : quittant une vie mondaine peu édifiante, en 688 il se fait moine avant de devenir évêque de Tongres-Maastricht-Liège,  il a donné son nom à notre cité,
-St Willibrord qui évangélisa nos contrées et dont le souvenir reste vivant à Echternach, au Grand Duché de Luxembourg,
-Bienheureux Thierry de Leernes, abbé de St-Hubert au XI°s., qui réforma l’abbaye, agrandit les bâtiments, favorisa l’étude, fonda 8 prieurés et construisit l’église St-Gilles. On dit que Jésus enfant lui serait apparu, d’où la représentation du vitrail.
Au fond de la Chapelle latérale, se trouvent: Notre père dans la foi, Abraham, le roi David, et puis un saint qui est à la charnière des deux testaments : Jean-Baptiste, et enfin saint Pierre et saint Paul, colonnes de l’Église et saints patrons de la Basilique de Saint-Hubert, sainte Jeanne d’Arc, saint Joseph et l’archange saint Michel.
Dans le chœur se trouvent 4 saints et 4 saintes en rapport avec la vie monastique :
-Sainte Opportune, abbesse bénédictine de Montreuil (Normandie), morte vers 770. On raconte que le garde-forestier avait volé l’âne de la communauté. Sainte Opportune pria et le pré où était parti l’âne devint salé, impropre à la culture. Dès lors le garde restitua l’âne et de surcroît donna le pré salé à la communauté lésée.
-Sainte Radegonde, reine du VI°s. Originaire de Thuringe (Allemagne), elle fut mariée à Clotaire, un des fils de Clovis, à Soissons. Elle fonda une communauté de religieuses, l’Abbaye ND à Poitiers, qui prit le nom de Sainte Croix lorsqu’elles reçurent une relique de la précieuse croix et adoptèrent la règle de Césaire d’Arles.
-Saint Benoît, et sa règle, que toute communauté bénédictine suit.
-Sainte Cécile, patronne des musiciens, avec un petit instrument de musique en main,
-Saint Martin de Tours, et ses dernières paroles en latin : « je ne refuse pas le labeur »,
-Sainte Gertrude d’Helfta, et son livre des révélations, mystique allemande du XIII°s,
-Saint Hughes de Cluny, réformateur des bénédictins au XI°s, on aperçoit une ébauche de l’abbaye à ses pieds.
-Saint Grégoire le Grand, pape, qui a écrit une vie de saint Benoît « Les Dialogues ».


            Sœur Thérèse-Marie

dimanche 1 novembre 2015

Environné de tant de saints

Aujourd’hui nous fêtons tous les saints. Saints qui ne figurent pas dans nos calendriers, que l’Église n’a pas officiellement canonisés… tant de saints qui, à leur époque, d’une manière ou d’une autre, ont vécu l’Évangile, sont devenus comme page d’Évangile pour ceux et celles qui les ont côtoyés.
C’est pour nous l’occasion de poursuivre notre visite guidée de la chapelle, et de contempler les vitraux. Ils représentent des saints plus ou moins connus.
Mais arrêtons-nous d’abord à la réalité même du vitrail. Constitués des morceaux de verre peints, ils laissent passer la lumière, la colorent, chacun à sa manière.
Ainsi les saints : ils vivent traversés de la lumière de Dieu, ils nous permettent de contempler sa Face, sous diverses facettes. Les uns reflètent pour nous la tendresse de Dieu, d’autres sa miséricorde, d’autres son souci des petits, d’autres encore sa compassion, sa beauté… Chacun, pénétré de l’Évangile, nous dit Dieu, et accompagne notre route. Ils ne sont pas là pour que nous nous arrêtions à eux, mais pour que, avec eux, nous allions à Dieu. Ils sont pour nous comme des pages d’Evangile.
Ils nous disent la communion à travers les temps : notre liturgie, notre prière, est unie à la prière de ceux et celles qui ont vécu avant nous, ici ou ailleurs, et qui maintenant célèbrent dans la gloire de Dieu.
Si vous passez par le monastère, arrêtez-vous un peu dans l’église, faites-en le tour, regardez tous ces vitraux qui donnent une si chaleureuse lumière à notre chapelle, lumière mouvante ou fil des saisons et des heures.
Et regardez de plus près ces fameux vitraux : chaque saint est normalement identifié par un symbole qui lui est souvent propre ; mais heureusement, dans l’église, sur chaque vitrail est écrit le nom du saint !
Vous ne trouvez pas sainte Scholastique, sœur de st Benoît ?
Oui, plusieurs vitraux, dont le sien, ont été détruits lors de la guerre, et n’ont pas été remplacés. Mais c’est sûr, sainte Scholastique ne manque pas pour autant de veiller sur la communauté !
Dimanche prochain, vous trouverez ici une brève présentation de chaque vitrail, que vous pourrez compléter à votre gré, au fil de vos découvertes.


Sœur Thérèse-Marie