dimanche 31 juillet 2016

En vue de Dieu

Pour beaucoup ce temps est celui des vacances. Le temps de s'arrêter, de reprendre souffle. Peut-être de reprendre sens.
Dans une société qui pousse à la rentabilité, à l'efficacité le dimanche déjà nous invite à faire halte. Il nous invite à nous resituer: en vue de quoi tel acte, telle parole, telle décision...
L'évangile du jour (Luc 12, 13-21) ne refuse pas la rentabilité, la richesse, ... mais il invite à la situer au bon endroit: en vue de Dieu.
Un jour par semaine, pour nous poser, pour nous rappeler en vue de quoi, de qui nous vivons... voilà qui n'est pas superflu.
Benoît invite à interroger le prêtre qui vient frapper à la porte du monastère pour se faire moine : "Ami, pourquoi es-tu venu?" (RB 60)
Il nous est bon de savoir nous interroger, interroger notre vie, pour sans cesse la réordonner en vue de Dieu. Alors s'ouvre un horizon nouveau, alors s'ouvre des chemins nouveaux, tissés de fraternité, de solidarité, de partage.
Si ta richesse est en vue de Dieu, n'est-elle pas vouée au partage, au service? tes mains ne sont-elles pas libres pour l'accueil et le don?
Si tu vis "en vue de Dieu" ne retrouves-tu pas souffle? espérance? joie et paix?
Ton existence elle-même alors respirera d'un souffle nouveau, source de vie pour ceux et celles que tu rencontres.
beau dimanche à toi
Sr Thérèse-Marie

dimanche 24 juillet 2016

Que son coeur se dilate

Ce vendredi, en la fête de ste Marie-Madeleine, sœur Marie-Gédéon a prononcé ses premiers vœux. La liturgie du jour nous offrait de merveilleux textes sur la quête de Dieu, le désir... 
si vous voulez retrouver la référence de ces textes et la méditation du jour, rendez vous sur le blog du monastère: partage d'espérance
Ce matin je propose à votre méditation une petite parole du rite de cette liturgie. Un extrait de la prière de bénédiction prononcée par le célébrant:
Que, progressant dans la vie monastique et dans la foi, son cœur se dilate et connaisse l'indicible douceur de l'amour.
Ce vœu ne peut-il être repris au compte de chacun? il fait allusion à une parole de Benoît dans le début de sa Règle. 
Il écrit en effet à la fin du prologue:  Nous allons donc instituer une école du service du Seigneur. dans ses règles, nous espérons n'établir rien de dur ni de difficile. Cependant, s'il se présente quelque chose d'un peu strict, parce qu'une raison d'équité l'exige pour corriger les vices et préserver la charité, ne va pas aussitôt fuir épouvanté la voie du salut, où l'on ne peut entrer que par une porte étroite. Car à mesure que l'on avance dans la vie monastique et dans la foi, le cœur se dilate, et dans l'indicible douceur de l'amour on court la voie des enseignements divins. 
Ne connaissons-nous pas tous des difficultés ça et là sur le chemin de vie qui est nôtre? Le réflexe de facilité pourrait nous faire réagir de suite, et dire: s'il y a des difficultés, c'est que je me suis trompé, ce n'est pas le bon chemin, il faut faire une réforme... et c'est vrai qu'il faut savoir se laisser remettre en question dans ce qui est "tradition" pour que la tradition reste vivante! 
Mais Benoît nous partage ici son expérience. Il faut bien instituer des choses parfois un peu strictes. Pour l'équité ou la charité. Et cela peut rendre les choses difficiles... mais rassure-toi, nous dit-il, si tu laisses le Seigneur peu à peu façonner ton cœur, si tu entres dans ce qui t'est proposé comme disciple et te laisses toucher par l'amour du Seigneur, ce n'est pas le chemin, et ses balises qui vont se déplacer, c'est ton cœur qui va se dilater. C'est ton cœur qui deviendra de plus en plus libre, qui se fortifiant, goûtera toujours davantage la joie de vivre sur les chemins de l’Évangile. Le chemin et ses exigences n'auront pas changé, mais toi, tu auras changé, ton cœur se sera dilaté, et tu courras dans la voie, et tu connaîtras l'indicible douceur de l'amour. 
C'est ce que nous avons souhaité à sr Marie-Gédéon en ce jour de ses premiers vœux, c'est ce que nous pouvons nous souhaiter les uns les autres. 
Beau dimanche à chacun! 

dimanche 17 juillet 2016

Encore et toujours tu ne cesses d'attirer de multiples façons...



Lundi dernier, en la fête de saint Benoît, nous avons eu la grande joie de vivre la profession solennelle de sr Samuel. Quand un membre est à la fête, tous sont à la fête. Si notre sœur s’engage pour toujours à chercher Dieu dans la vie monastique à Hurtebise, tous nous nous engageons avec elle. Tous nous portons son engagement et sommes portés par son engagement. Puissance de la communion !
Aussi ce dimanche, je vous invite à méditer, prier, tout simplement au départ de la première partie de la prière de consécration:

« Nous te rendons grâce, Seigneur, nous bénissons ton nom, car toi seul es saint, source unique de toute sainteté. Tout ce que nous sommes, nous l’avons reçu de toi. Dès le commencement des temps, déjà, tu prenais soin de nous. Tu as depuis toujours appelé des hommes, comme Abraham, pour qu’ils quittent leur pays, leur famille et se quittent eux-mêmes, et qu’ils puissent te trouver, toi, et toi seul.  Tu les as séduits au désert, pour y faire l’expérience de ta présence invisible en écoutant la parole de ton silence. Tu appelas Moïse, pour qu’il contemple sur la montagne ta sainteté ; élie, pour que, dans une brise légère, il fasse l’expérience de ta présence silencieuse.
Et quand vint la plénitude des temps, tu as envoyé ton propre Fils ; il nous a révélé le secret de ton amour et il s’est fait connaître comme Dieu-pour-nous, Dieu-avec-nous.
Il a pris le chemin de la souffrance, la voie de l’humilité dans l’obéissance jusqu’au bout, jusqu’à la mort de la croix. En ton nom, il invita les apôtres et bien d’autres encore, à le suivre et à prendre leur croix, à s’engager dans le désert du renoncement, à perdre leur vie pour la retrouver en toi.
Si certains ont pu le contempler dans sa gloire sur la montagne, tous, dans la contemplation du ressuscité, ont pu faire l’expérience de ta bonté agissante en faveur des hommes.
Encore et toujours, tu ne cesses d’attirer des hommes de multiples façons vers des lieux de silence et de prière, de recueillement et de paix, où ils vivent en frères, les uns pour les autres et pour tout homme ; où ils veulent te chercher à la suite de Jésus, sur le chemin de son humilité et de son obéissance, chemin de silence et de solitude, de pauvreté et du don total à toi »

en grande communion 
sr Thérèse-Marie

dimanche 10 juillet 2016

Attache-toi au Christ



On raconte qu’un ermite des temps anciens du nom de Martin s’était attaché avec une chaîne à la paroi rocheuse de sa grotte. Benoît l’apprenant lui fit dire de délier cette chaîne de fer et de n'en avoir pas d'autre que « celle du Christ ».
Ce petit épisode de la vie de Benoît nous donne une heureuse clé de lecture de vie : si en pensant observer la loi de Dieu, tu t’écartes de l’amour du Christ, c’est que tu te trompes sur Dieu. N’est-ce pas un peu de qui est arrivé au prêtre et au lévite qui sont passés outre de l’homme blessé sur la route, pour ne pas se souiller et pouvoir exercer leur service cultuel ? Dans cet évangile du jour, Jésus nous interpelle. Avons-nous placé la loi d’amour de Dieu et du prochain au-dessus de toute autre réglementation ? Et si nous le faisons, ne découvrirons-nous pas dans l’étranger, samaritain ou autre, un frère qui nous révèle le visage de tendresse de notre Dieu ?
Sur le chemin de la vie, avançons avec ce commandement de l’amour pour tout bagage. Que fleurisse la fraternité, la solidarité, sacrements de la présence de Dieu. Attachons-nous au Christ.
Beau dimanche à chacun, et déjà toute belle fête de St Benoît.