dimanche 31 janvier 2016

Une rencontre bénédictine oecuménique

Dans le cadre de la semaine de prière pour l'unité des Eglises, je vous partage une expérience faite en novembre dernier à l'Abbaye des bénédictines de la Paix Notre-Dame (PND) à Liège. Treize soeurs s'y rassemblent pour y vivre quelques jours de partage et de retraite : huit sœurs de la communauté œcuménique de Pomeyrol (Saint-Etienne-du-Grès, près de Tarascon), composée de sœurs protestantes de différentes Eglises, et cinq bénédictines belges, de l'ancienne communauté de Sainte-Gertrude de Louvain-la-Neuve (ces sœurs sont actuellement dispersées à Pomeyrol, Liège, Hurtebise et Bossut).

Par bonheur, le temps est superbe pendant toute la durée du séjour.

Le lendemain de leur arrivée à Liège, les sœurs de Pomeyrol, accompagnées des cinq bénédictines de Sainte-Gertrude et de quelques sœurs de PND, vont passer la journée à Hurtebise où elles rencontrent la communauté au cours d'un repas très festif en l'honneur de Saint-Hubert. Elles visitent les lieux (les ermitages, les 2 fermes, les  ânes…) avec mère Thérèse-Marie et soeur Marie-Raphaël qui expliquent la vie et les activités du monastère. Ainsi, elles perçoivent bien l'ambiance d'Hurtebise et apprécient la beauté et le calme du lieu.

De retour à Liège, où c'est aussi la solennité de Saint Hubert, souper festif à nouveau, avec dégustation de lackmans, bien sûr, puisque l'échoppe qui en vend est tout près de l'Abbaye. Que d'agapes  et de joyeuses rencontres en un jour !

Pendant leur séjour, les sœurs de Pomeyrol participent à tous les offices de la PND. Les sœurs de Liège étant dans le chœur autour de l'autel, il n'est pas possible d'y ajouter 10 sœurs. Nous prenons place dans la nef, groupées sur 3  bancs ("dommage que les bancs de l'église soient si durs !"). Sœur Elisabeth et soeur Marie-Pierre sont parmi elles, ce qui fait le trait d'union entre les 3 communautés. A l'Eucharistie de la Paix Notre-Dame, les sœurs de Pomeyrol ne communient pas. Cela se ressent d'autant plus durement que nous sommes nombreuses. Moment difficile à vivre et qui pose question sans doute aux quelques personnes extérieures qui assistent à l'Eucharistie.

Après les vêpres, interruption de 30 minutes avant le souper. Les sœurs PND quittent l'église pour leurs occupations, tandis que les sœurs de Pomeyrol et de Sainte-Gertrude restent prier ensemble en silence. Moment très dense et sorte de contrepartie, où, cette fois, l'on se sent enfants d'un même Père. 
sœur Marie-Pierre Fosse

La suite du récit de cette rencontre paraîtra dimanche prochain.

dimanche 24 janvier 2016

Quelques pas dans la neige



Il a neigé à Hurtebise.
Le soleil et la neige immaculée m'attirant irrésistiblement, j'ai accepté l'invitation intérieure à une petite promenade. Après avoir quitté la foule des skieurs du week-end tout heureux de pouvoir enfin profiter des plaisirs hivernaux, je me suis dirigée vers un lieu moins fréquenté.
Je marchais depuis quelques minutes déjà attentive aux traces d'animal laissées dans la neige lorsque j'aperçus, s'aventurant hors des sentiers battus, l'empreinte de pas humains. Sans trop réfléchir, un peu par goût d'aventure, je les ai suivis. La neige n'était pas tassée à cet endroit et je m'enfonçais rapidement jusqu'au dessus des genoux. Il fallait effectuer de grandes enjambées pour avancer. Je ne voulais pas abîmer davantage la couverture lisse et uniforme de la neige par des pas supplémentaires. Je me suis donc scrupuleusement attachée à ces traces. Et puis, ces pas menaient quelque part, je ne savais pas où, mais il y avait là un chemin possible et praticable.

Je me suis arrêtée souvent. Les rayons du soleil d'après-midi caressaient le paysage, se glissaient entre les arbres, projetaient les ombres... Le doux murmure d'une cascade dans ce cadre féerique invitait à la contemplation. Tout était cadeau ravissant mon regard, mes oreilles, tout mon être.... et conduisait mon cœur à louer le Créateur de ces merveilles... « Si telle est la splendeur de cette nature, combien plus beau encore doit en être leur Auteur... » Louange à Dieu maçonnant peu à peu un rempart solide et efficace contre toutes formes de mal...[1]

Cette expérience me conduisit à y reconnaître une parabole de vie...
Un Autre avait parcouru, avant moi, un chemin d'humanité, hors des sentiers battus... Ce sentier étroit qu'une foule ne repère peut-être pas spontanément. Ces traces qui se révèlent à celui qui veut bien ralentir le rythme, qui consent à se laisser dépasser par tous, quitte à devenir apparemment le dernier... A celui qui se laisse entraîner dans le silence et la solitude intérieurs pour se retrouver avec soi-même, avec Dieu même, au plus intime de l'Être. 
Et ce chemin tracé, demandant parfois un peu d’effort, se révèle sûr, sans piège aucun... A condition que j'accepte de mettre mes pas dans ces pas, sans m'écarter au risque de glisser, de m'enfoncer démesurément, voire de tomber. Mais je suis invitée à la confiance... Oui, si je te suis fidèlement, Seigneur, je serai menée au « port » désiré[2] : vers ces paysages intérieurs de beauté et de bonté qui nourrissent l'âme et l'amour...

Les cloches du monastère se mirent à sonner, invitant à la prière commune, à la prière pour le monde. Ces pas laissés dans la neige me conduisirent à rejoindre la communauté pour, ensemble, marcher à la suite de Celui qui nous précède sur le chemin... Un chemin vers soi, vers Dieu, vers les autres.
  
                                                                                                                                            Florence




[1]              Ps 8,3 : « Ô Seigneur, notre Dieu, qu'il est grand ton nom par toute la terre ! Jusqu'aux cieux, ta splendeur est chantée
                par la bouche des enfants, des tout-petits : rempart que tu opposes à l'adversaire, où l'ennemi se brise en sa révolte. »
[2]              Ps 107,30 : « Il les mena jusqu'au port de leur désir. »

dimanche 17 janvier 2016

Voici le temps ordinaire


Succédant au temps de l’Avent, à la grande joie de la Nativité, à l’étoile de l’Epiphanie, au Baptême du Seigneur dans les eaux du Jourdain, voici maintenant le temps ordinaire.

Est-ce pour autant celui de la grisaille des mauvais jours ? Pas exactement.
A la lecture latine de la règle de Saint-Benoît, l’office des Laudes, même en temps ordinaire, est qualifié de « matutinorum solemnitas » (ch. 13,2)… solennité matinale !

Nous ne sortons pas indemnes des solennités liturgiques que nous venons de célébrer ensemble. Elles rayonnent encore en nos cœurs. Elles nous portent à chanter la louange du Seigneur. Et le visage de l’autre, du conjoint, du voisin, de l’étranger, est autrement pressenti.

Les préoccupations quotidiennes sont loin d’un retour à la banalité.

Jésus prépare son ministère dans la discrétion de Nazareth et Marie conserve avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur.

A nous de vivre le « grand ordinaire »…
Alain

dimanche 10 janvier 2016

Joie en contagion



Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie.1
Écouter cette Parole du Père
Par l'Esprit
Pour le Fils
Et tous ses enfants d'adoption.

Se recon-naître enfant bien-aimé
Se remettre sans cesse
Sous le regard de Tendresse
Y puiser sa force,
Sa vie, son être profond.

Être enfant bien-aimé 
Se recevoir d'un autre 
Aujourd'hui,
Engendré par Amour,
Pour l'Amour
Parole de Vie
Qui crée et recrée toujours
Dieu en nous, par nous
Dynamique communion.

Être enfant bien-aimé
Accepter de se taire
Pour écouter encore
Laisser la place à l'autre
A l'Autre
Entrer dans l'émerveillement
L'enthousiasme
Le regard pur
Sans aucun préjugé
Naïveté de colombe.

Être enfant bien-aimé
Dans un grand éclat de rire
Dans la vérité désarmante
La fragilité aussi
Qui pousse à se précipiter
Au sein des bras divins,
Forts et consolants
Confiant abandon.

Et Dieu trouve Sa joie dans le Fils
Et Dieu trouve sa joie dans ses filles et fils
Joie de pouvoir aimer
Et de les voir, à leur tour,
Tous
Sans exception
En capacité d'Amour,
Capacité de don
Rayonnant
Alors, on se sent vivant
Cadeaux les uns pour les autres
Et l'on se dit en vérité
« Toi, tu es mon frère bien-aimé
Tu es ma sœur bien-aimée
En qui je trouve MA JOIE »

Ainsi, de proche en proche...
Douce contagion.
  
Florence  

[1]     Lc 3, 22. Traduction officielle liturgique 2013

vendredi 1 janvier 2016

Dans la main de Dieu




Je dis à l’homme qui gardait l’entrée de l’année :
« Donne-moi une lumière
pour trouver mon chemin
à travers l’inconnu »
Et il me répondit :
« Entre dans les ténèbres
et mets ta main dans la main de Dieu.
Cela sera pour toi
plus utile qu’une lumière
et plus sûr qu’un chemin familier. »
Alors je me mis en route
et trouvant la main de Dieu,
marchai joyeusement au cœur de la nuit. »

Minnie Louise Haskins




En souhaitant une merveilleuse année aux Amis d’Hurtebise et à tous leurs proches !

Rosy