Lors du congrès des abbés, il y a eu beaucoup d’échanges, très
fraternels. J’ai perçu bien plus que les autres fois, un réel désir de
collaboration, de partage. Un nouveau père abbé primat a été élu, Père Gregory
Polan, abbé de Conception Abbey dans le Missouri. Musicien et bibliste, il a
reçu mission de revoir la traduction du psautier liturgique en anglais. C’est à
ses yeux un merveilleux chemin de prière. Pour lui les psaumes sont un tremplin
vers une prière personnelle. Le silence qui les suit doit permettre une lente
descente de la Parole de Dieu en nos cœurs, pour y faire sourdre notre réponse.
Quelle place les psaumes peuvent-ils tenir en nos vies ? Je vous laisse la
question.
Père Gregory en acceptant cette mission doit renoncer à la
charge d’abbé en sa propre communauté. Il nous disait combien cela lui était
difficile, il était bien conscient que ses frères allaient lui manquer, mais
qu’à ces moments de trouble, il repenserait au jour de l’élection, où pour lui
la voix de l’Esprit était bien présente. Il se souviendrait de notre communion,
tout autour du monde. Combien de personnes sont déracinées, quelle présence
pouvons-nous leur offrir en signe de communion, de fraternité nouvelle ?
Père Aloys de Taizé nous a parlé de la vie de communion,
nourrie à la Parole de Dieu. Il a ouvert son exposé sur le petit récit d’un
prêtre letton qui a été condamné à dix ans de travaux forcés (sous l’ère
communiste). On avait jeté sa bible par terre, et exigé qu’il la piétine. Au
lieu de cela il s’est agenouillé devant elle et l’a embrassée. Père Aloys
partant de là, nous a interpellés : quel amour de la Parole de Dieu anime
nos vies ?
Partant du récit de la transfiguration de Jésus sur la
montagne, il nous présente la vie comme nourrie, fortifie par cette expérience
initiale de communion avec Dieu, avec le Père, qui donne de traverser ensuite
toutes les obscurités, de la croix, jusqu’à ce que paraisse la lumière de la
résurrection. Il nous a ainsi rappelé combien la transfiguration est un récit
qui a tenu une grande place dans la vie monastique.
Pour parler de la vie fraternelle, il interrogeait : à
quel dépassement suis-je appelé aujourd’hui ? Pas nécessairement à faire
plus, toujours plus… mais à aimer davantage, là nous n’aurons jamais fini…
Soeur
Thérèse-Marie
Je ne sais si ce prêtre letton était Mgr Bodeslas Sloskans consacré à 33 ans évêque dans le diocèse de Minsk et Moscou, emprisonné de nombreuses années dans les geôles soviétiques. Il célébrait l'eucharistie avec un verre comme calice et comme patène un fond de boîte de conserve.
RépondreSupprimerEchangé en 1933 avec un espion russe, il ne put jamais retourné dans sa patrie. Il fut hébergé en Belgique à l'abbaye du Mont-César. Son procès en béatification est en cours. La translation de son corps eut lieu en 1993 et il est vénéré comme martyr par ses compatriotes en Lettonie. Ma sœur a été confirmée par lui. Mgr Danneels lui a rendu un vibrant témoignage. Alain