dimanche 21 février 2016

La prière du coeur

Un écho de la Journée des Amis

La prière du cœur, un trésor enfoui dans le champ…

Envahi par le bruit et les images et submergé de préoccupations de toutes sortes, le chrétien risque de perdre son âme. Une très antique tradition orientale appelée Prière de Jésus ou Prière du cœur peut, si nous y sommes appelés, nous conduire à prier, à nous souvenir de Dieu « en toutes circonstances » comme le recommande Saint Paul.

Il s’agit de l’invocation du Nom de Jésus, du Kyrie eleison : « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, prends pitié de moi pécheur.

Dans la liturgie de ce  premier dimanche de Carême, l’Epître aux Romains nous lançait un rappel : « Tous ceux qui invoqueront le nom du Seigneur seront sauvés  ».

Chaque terme de la prière a sa signification : le Seigneur est le ressuscité, Jésus signifie Dieu qui sauve, Christ est le Messie, le Fils est le premier né par lequel nous devenons fils adoptifs et cohéritiers et nous donne d’être enfants du Père. La pitié est la demande de la miséricorde gratuite, pour le pécheur, le publicain qui ne fait pas valoir ses mérites.

La fréquence de la prière a pour but de nous familiariser avec la présence du Seigneur. Elle permet à nos cœurs de pierre de se dilater progressivement au fur et à mesure de la vie spirituelle (cfr la fin du Prologue de la Règle de Benoît). Il s’agit d’un combat quotidien : «  Il faut beaucoup et longtemps combattre, pour que l’ennemi soit rejeté, et que le Christ habite en nous » (Jean Chrysostome)  L’incessante prière finit par unifier notre personne, simplifie notre regard, nous conduit à la paix intérieure.

L’invocation du Nom du Seigneur a une signification eucharistique (viatique pour notre route terrestre), ecclésiale (communion des saints), spirituelle (avec l’Esprit, nous devenons des témoins). Elle est charité et bénédiction pour les personnes que nous rencontrons, elle est chemin vers le Père grâce au Christ qui nous y conduit. Elle est enfin participation à la vie trinitaire : «  Vaincre la déchirante division du monde par la contemplation de la Très Sainte Trinité » (Saint Serge).

Le pèlerin russe a découvert ce trésor enfoui dans le champ de son cœur : « l’invocation continuelle et ininterrompue du nom de Jésus par les lèvres, le cœur et l’intelligence, dans les sentiments de sa présence, en tout lieu, en tout temps…Celui qui s’habitue à cette invocation ressent une très grande consolation et le besoin de dire toujours cette prière… ».

Alain
Une référence :
Michel Evdokimov, Ouvrir son cœur, un chemin spirituel, Desclée de Brouwer, 2004

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