vendredi 25 décembre 2015

Pour notre salut,... il s'est fait homme

« Le Verbe s’est fait chair, et il a demeuré parmi nous… » (Jn 1,14).
« Le Christ s’est fait pauvre pour nous… » (2 Cor. 8,9).
«  Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi… » (Gal. 2,20).
Ces citations de Jean et Paul nous invitent à une méditation sur le mystère de l’Incarnation alors que s’ouvre une année de la Miséricorde.
La venue du Fils de Dieu parmi les hommes n’est pas seulement un événement d’un passé lointain mais la continuation de sa présence en nous encore aujourd’hui. Jésus n’a pas cessé d’être le Verbe incarné après sa vie terrestre. Le Fils du Père poursuit sa mission chez les hommes de notre temps, par l’Esprit qui a été donné à l’Eglise entière et à chaque baptisé en particulier.
Mais pour quelle raison le Père a-t-il formé un  projet aussi fou pour notre humanité ? Le credo de Nicée-Constantinople dit simplement : 
«  …pour notre salut, il descendit du ciel et s’est fait homme… ».
Une explication est la victoire sur le péché et le mal. La première annonce des témoins de la résurrection proclame en effet : «  … le Christ est mort pour nos péchés selon les Ecritures… » (1 Cor. 15). Mais une ancienne théologie voulait expliquer le sacrifice du Fils comme une expiation : il fallait réconcilier Dieu avec l’humanité.
Alors que Saint Paul nous dit tout autre chose : «  C’est Dieu qui, dans le Christ, se réconcilie le monde, ne tenant plus compte des fautes des hommes… (2 Cor. 5,19).
La rédemption  apparaît comme le pardon gratuit du Père des miséricordes et du Dieu de toute consolation.
Une autre approche, très positive, est dans la tradition des Pères. Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit divinisé. En Jésus-Christ nous devenons des fils adoptifs, nous trouvons notre vraie condition d’enfants de Dieu, nous participons à la vie même de Dieu (2 Pierre 1,4). L’homme est invité à entrer dans un processus de conversion, de transformation spirituelle. Suivant l’enseignement de Jésus à Nicodème, le disciple doit renaître au souffle de l’Esprit.
« … Que la miséricorde alors repousse ses limites (Ex. 2,24), qu’elle étende ses cordages (Is. 54,2), qu’elle élargisse son sein, qu’elle se déploie  avec force d’une extrémité du monde à l’autre et dispose tout avec douceur (Sg 8,1).  Seigneur ton cœur est sanglé par le jugement : dénoue ta ceinture et viens, débordant de miséricorde et ruisselant de charité ! » (St Bernard, Sermons pour l’année, Noël, Sermon I).


            Alain

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