dimanche 11 octobre 2015

Où est-il ton Dieu?

Me revoici comme promis pour poursuivre avec vous notre petit tour de l’église du monastère. Aujourd’hui, je vous propose de nous attarder un peu aux divers signes de la présence du Christ.
Souvent on demande : « où est-il ton Dieu ? » Cette question n’est pas nouvelle. On la trouve déjà dans le psautier, ce livre de prière que Jésus à la suite des siens a utilisé.
L’église, en s’inscrivant dans le paysage d’Hurtebise, est comme un témoin de cette présence. Non point qu’elle soit LE lieu de sa présence, mais en ce qu’elle nous dit : « il y a Dieu », en ce qu’elle témoigne de lui.
Lorsque nous célébrons, un premier signe de la présence est l’assemblée elle-même. Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux, nous dit Jésus (Mt 18,20) Ainsi le frère, la sœur qui est là assis près de toi, est pour toi sacrement de la présence de Dieu. Ainsi l’assemblée dit la présence. Faire assemblée devient un geste de foi éminent, et ouvre à la présence réelle de notre Dieu. L’assemblée est Tabernacle de la Présence. Voilà qui nous surprend, nous émerveille, nous invite à participer à la liturgie avec un cœur attentif à la présence d’autrui, car en notre communion, Dieu s’invite.
Nous venons de parler de l’assemblée comme tabernacle, voilà qui nous invite à tourner nos regards vers le Tabernacle. Il nous proclame que le Christ est pain de vie.  La porte de notre tabernacle est l’œuvre de Philippe Denis. Le motif de cette porte suggère un cercle et ce cercle n’est pas plein, il est simplement évoqué. Invitation à ne pas s’arrêter à la matérialité de cette porte, mais à pénétrer. Invitation à s’intérioriser, à se recueillir pour demeurer en Lui comme Lui souhaite demeurer en nous. Ce cercle peut aussi évoquer l’alliance qui se noue dans ce don du pain.
Parler du don du pain, nous amène à la célébration eucharistique. Et nos regards se tournent vers l’autel. C’est d’un seul bloc de pierre que Jean Willame l’a sculpté : Christ est notre rocher. Sur lui nous pouvons fonder notre vie.
Au-dessus de l’autel, nous découvrons la croix : une croix glorieuse : le Christ n’y figure pas. Christ est ressuscité ! Il nous invite à passer avec lui sur l’autre rive, dans la foi. Les branches verticales et horizontales de la croix ont même dimension, signe que verticalité et horizontalité se conjuguent en nos vies, que tendant vers Dieu nous sommes appelés à tendre aussi vers l’humanité. Le commandement de l’amour est double : tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force. Et tu aimeras ton prochain comme toi-même. Telle est l’humilité de notre Dieu qui n’a pas voulu dominer, écraser, mais s’est fait l’un de nous et se donne à rencontrer dans le moindre de ces petits (cf Mt 25) Pour la réaliser Philippe Denis s’est inspiré d’un mot du prophète Malachie : « la guérison est dans ses rayons » (Mal 3,18) et de la citation du cantique de Zacharie « soleil levant qui vient nous visiter », chanté chaque matin aux Laudes.
Le cierge pascal, présent durant le temps pascal et lors de funérailles, nous dit que le Christ est notre lumière. Ainsi la liturgie a conservé l’usage de cierges durant les célébrations. On aurait pu penser qu’à notre époque les cierges seraient remplacés par une ampoule électrique. Mais non, la fragilité de la flamme qui s’élève d’une simple colonne de cire dit tellement mieux cette lumière que le Christ est cette lumière qu’il nous offre. Il s’offre à nous, il ne s’impose pas. Il ne cherche pas à éblouir, il veut seulement éclairer.
Le lutrin, où est ouvert le livre de la Parole, est aussi un signe de la présence : nous y reviendrons dimanche prochain...
Asseyons-nous simplement en cette église, laissons-nous habiter par Celui qui nous y donne rendez-vous.
Sr Thérèse-Marie

1 commentaire:

  1. J'aime la sérénité de la chapelle d'Hurtebise. J'aime particulièrement le travail de la croix !

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